France – Immobilier résidentiel : les nuages s'accumulent, tassement en 2022 et 2023
- 07.12.2022
- 0
- Télécharger la publication (PDF - 1,49 MB)

- Synthèse
- Evolutions récentes
- Facteurs favorables
- Freins à la reprise
- Transition énergétique dans le logement : premiers éléments
En résumé
Après une année 2021 très favorable, notamment dans l'ancien, des signes de tassement apparaissent en 2022. Qu'attendre pour 2023 ? Le ralentissement devrait s'intensifier. Les fondamentaux du marché restent clairement favorables. Mais la remontée lente mais régulière des taux de crédit habitat, les impacts du conflit en Ukraine, la dégradation de la conjoncture et l'insuffisance de l'offre dans le neuf conduiraient à une correction des ventes et un freinage assez net des prix.

Les taux d'intérêt remontent fortement en 2022, notamment les taux OAT 10 ans, 2,6% en novembre contre -0,1% en moyenne en 2021. La hausse des taux OAT 10 ans n'est répercutée que graduellement sur les taux de crédit, via le mécanisme du taux d'usure. Ce plafonnement tend à exclure une partie des acheteurs mais permet une hausse graduelle des taux de crédit habitat. Cette hausse sera toutefois assez significative d'ici mi-2023. L'effet d‘aubaine va disparaître, les acheteurs seront plus hésitants face à la remontée des taux et à des niveaux de prix élevés. Mais la demande devrait rester assez soutenue : effet valeur refuge, effet retraite, recherche d'un habitat plus vert, etc. Et les acheteurs peuvent jouer sur plusieurs paramètres pour compenser la hausse des taux sans baisse équivalente des prix : apport personnel un peu plus élevé, surface achetable (ou qualité du bien) revue un peu en baisse. Cela éviterait une nette correction des ventes et des prix.
Olivier ELUERE, Economiste