Monde – Scénario macro-économique 2023-2024 : un retournement d'une nature inédite

Monde – Scénario macro-économique 2023-2024

 

  • Un retournement d'une nature inédite
  • Focus Géopolitique – La réalité ? Une guerre des tranchées en Europe
  • Pays développés
  • Pays émergents
  • Secteurs d'activité
  • Prévisions économiques & financières

 

En résumé

Qu'elle provienne de la demande ou plutôt de l'offre, qu'elle soit accentuée violemment ou peu par le choc de la guerre en Ukraine, l'inflation mord. Qu'ils soient audacieux et presque achevés ou plus hésitants et contraints, les resserrements monétaires "piquent". Les ressorts puissants de la reprise post-Covid se détendent et les économies s'apprêtent à flirter avec la récession selon des degrés variés d'intimité. Inflation n'ayant pas encore rendu les armes, politiques monétaires déterminées à la combattre, récession en ligne de mire : tels sont, par ailleurs, les ingrédients clés du scénario de taux d'intérêt.

Monde – Scénario macro-économique 2023-2024

En zone euro, à l'essoufflement naturel de la croissance post-pandémique s'ajoute le nouveau choc plus permanent qu'est la guerre en Ukraine. La lisibilité de la situation conjoncturelle est complexifiée par la succession des chocs : aux traces du choc passé (temporaire) se superposent les effets du choc nouveau (plus persistant). Qu'hérite-t-on de la pandémie ? Un marché du travail encore solide, un excès d'épargne substantiel mais largement entamé pour les ménages les plus modestes, une inflation que l'on espérait temporaire. Alors que le débat sur la nature précise de l'inflation et les responsabilités respectives de l'offre et de la demande n'est pas tranché, force est de constater que les tensions sur les chaînes d'approvisionnement diminuent, que la modération de l'inflation mondiale se diffuse mais que les effets de second tour sont visibles : la contagion de la hausse des prix de l'énergie via les coûts de production est patente avant même que ne soit incriminée une quelconque boucle prix-salaires.

Catherine LEBOUGRE, Economiste