Parole de banques centrales – La BCE s'inscrit dans un long chemin de hausse des taux : « Il ne suffit pas de frapper et de se retirer »

Parole de banques centrales – La BCE s'inscrit dans un long chemin de hausse des taux : « Il ne suffit pas de frapper et de se retirer »

- Un débat sur la nature de l'inflation trop vite tranché
- Crédibilité et anticipations : la vraie raison de l'action
- Choisir le moindre mal ?

En résumé

La Banque centrale européenne a décidé d'augmenter les trois taux d'intérêt directeurs de 50 points de base chacun et donc de porter le taux de refinancement à 2,50% et le taux de dépôt à 2%. Cette hausse était en ligne avec l'attente de la majorité des observateurs, notamment après la publication des chiffres d'inflation de novembre, en baisse à 10% par rapport à octobre (10,6%) et les plus récentes déclarations de plusieurs membres du conseil des directeurs plaidant pour une approche plus graduelle après 200 pb de hausse cumulée en un semestre.

Parole de banques centrales – La BCE s'inscrit dans un long chemin de hausse des taux : « Il ne suffit pas de frapper et de se retirer »

Malgré les indices signalant une inflation globale en voie de modération, la BCE n'a cependant pas choisi une posture attentiste. En s'écartant de sa récente stratégie de décision basée sur les dernières données, elle a dépoussiéré son guidage des anticipations et fixé une trajectoire de taux à moyen terme. Selon C. Lagarde, les taux d'intérêt doivent encore être augmentés sensiblement à un rythme régulier, « un rythme de 50 pb de hausse pour un certain temps », pour atteindre des niveaux restrictifs permettant de réduire l'inflation en freinant la demande.

Paola MONPERRUS-VERONI, Economiste