Zone euro ‒ Scénario 2023-2024 : stagnation entre deux forces puissantes

Zone euro ‒ Scénario 2023-2024 : stagnation entre deux forces puissantes

 

  • Synthèse
  • Evolutions récentes et scénario de court terme
  • La logique du scénario
  • La BCE

En résumé

La « narration » autour d'un atterrissage en douceur continue d'être alimentée par un marché du travail résistant malgré le ralentissement de l'activité et par la situation économique et financière saine des agents privés. La zone euro n'échappe pas à cette évolution favorable de l'offre ; son ralentissement est néanmoins plus marqué qu'ailleurs et pose, de façon plus aiguë, la question de la fin de ce cycle anormal d'expansion. Alors que l'activité dépasse désormais de 2,6% le niveau d'avant la crise sanitaire, le rythme annuel de croissance du PIB trimestriel s'est fortement affaibli : il est passé de 4,2% au deuxième trimestre 2022 à 0,5% au deuxième trimestre 2023.

Zone euro ‒ Scénario 2023-2024 : stagnation entre deux forces puissantes

Entre le pic de la transmission monétaire et le freinage de l'inflation. Le coup de frein dans la zone euro est imputable, à parts presque égales, au choc sur les termes de l'échange lié à la hausse des prix des matières premières en 2022 et à l'impact, plus précoce et significatif qu'attendu, de la hausse des taux. Le degré de brutalité de l'atterrissage sera le résultat de la confrontation de deux forces opposées et puissantes : le déploiement de la transmission de la plus ample et rapide restriction monétaire que la zone ait connue et le renforcement de la dynamique désinflationniste attendu dès le quatrième trimestre 2023. Notre scénario anticipe le pic de la transmission monétaire en 2023 et projette une croissance nulle au cours du deuxième semestre 2023, qui ne permet pas au taux de croissance en moyenne annuelle de s'affranchir de son faible acquis de la fin juin, soit 0,5%. Le retour vers un rythme de croissance positif (0,9% en moyenne annuelle en 2024) s'appuiera sur des gains de pouvoir d'achat liés à la désinflation (avec un taux d'inflation à 5,6% en 2023 et 3,1% en 2024) et au décalage temporel dans l'adaptation de la dynamique des salaires à celle de l'inflation passée.

Paola MONPERRUS-VERONI, Manager zone euro