Les Flux Syndiqués ECO
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Le microbiote ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques
S’il est sorti des laboratoires pour se frayer, il y a quelques années, un chemin jusqu’au grand public grâce au succès en librairie du livre « Le Charme discret de l’intestin »[1], le microbiote reste globalement méconnu dans ses applications.
Mais qu’est-ce que le microbiote ? Notre organisme abrite des bactéries qui, organisées en communauté, prennent l’appellation de microbiote, propre à chaque individu et à chaque sphère de l’organisme. Ce n’est donc pas un microbiote unique que nous hébergeons, mais plusieurs, même si c’est majoritairement à celui de l’intestin que se réfèrent les travaux en la matière.
Depuis longtemps, des stratégies de modulation ou de contrôle du microbiote existent, notamment par l’alimentation, avec l’utilisation de prébiotiques ou de probiotiques, sans que les relations entre le produit et ses effets ne soient connues avec précision. De fait, les gammes aujourd’hui disponibles sur le marché entrent dans le champ des compléments alimentaires et de la nutraceutique, dans une optique de santé et de bien-être, sans être des produits thérapeutiques.
Ces vingt dernières années, les progrès du séquençage ont permis d’approcher la diversité et la complexité du microbiote, au travers de son information génétique globale : le microbiome. Ces avancées permettent une véritable exploration des corrélations entre déséquilibre du microbiote intestinal (dysbiose) et maladies, ouvrant la voie, tant à la recherche des mécanismes à l’origine de la pathologie, qu’à des modulations du microbiote comme thérapies. Les découvertes réalisées permettent ainsi d’imaginer une nouvelle approche : le développement de gammes médicamenteuses à partir du vivant (Live Biotherapeutic Products ou postbiotique) en apportant à l’organisme des probiotiques identifiés pour leurs effets précis sur une pathologie, devenant ainsi une approche thérapeutique à part entière. Si aujourd’hui la majorité des acteurs en sont au stade du développement clinique, les premières autorisations pourraient intervenir en 2023. À terme, ce sont donc des traitements individualisés, tenant compte de la signature microbiotique du patient, qui pourraient venir compléter, de manière curative ou préventive, le champ des possibles en matière de santé : désordres métaboliques, maladies infectieuses, oncologie, etc.
Enfin, il est déjà possible d’agir sur la composition du microbiote intestinal en utilisant la transplantation fécale. Elle vise à transplanter un microbiote sain à un patient atteint le plus souvent d’une maladie métabolique. Si les applications thérapeutiques concentrent une forte attention de la communauté scientifique, le microbiote connaîtra également des développements dans les domaines de l’alimentation, de la nutraceutique ou encore de la cosmétique. Si le potentiel médical n’est pas encore totalement confirmé, la mise en marché d’un traitement basé sur le microbiote serait de nature à le propulser comme véritable game changer des thérapies personnalisées.
[1] Tout sur un organe mal aimé, Giulia ENDERS, Éd. Actes Sud, Mai 2021
PRISME – L'analyse de la conjoncture et de l'actualité agricole et agroalimentaire du Crédit Agricole
La filière caprine laitière française, une réussite à part. L'élevage laitier caprin français n'a pas d'équivalent au Monde : productivité, qualité sanitaire, diversité des produits, complémentarité entre productions fermière et industrielle, notoriété garante d'une forte valeur ajoutée : autant d'atouts qui assurent à ses producteurs et transformateurs une place à part dans le paysage laitier, tant mondial que français, malgré des volumes restreints (équivalent à 3 % de la filière lait de vache).
La robotique pénètrera de plus en plus les exploitations, mais sous quelle forme ? L'actualité de l'année passée a été riche dans le domaine de la robotique et de l'automatisation agricole : acquisition de Raven par CNH Industrial et de Bear Flag Robotics par John Deere, partenariat entre Pellenc et Agreenculture, etc. Plus récemment encore, John Deere présentait au CES de Las Vegas un tracteur autonome prêt pour la production et la commercialisation en Amérique du Nord. Alors que la première révolution agricole fut celle du machinisme et la seconde celle de l'agrochimie, la troisième révolution agricole sera-t-elle celle du robot ?
L'OBSERVATOIRE financier des entreprises agroalimentaires
L'Observatoire financier des entreprises agroalimentaires a pour objectif de mettre en évidence les tendances du secteur sur les principaux agrégats : activité, marges, rentabilité, endettement et capacité à investir. Ce numéro 25 est consacré à l'ensemble des IAA. Les données analysées sont issues des bilans 2020 jusqu'au 31 mars 2021. Les analyses et commentaires ont été réalisés par les experts de la Direction de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Crédit Agricole.
ECO Tour 2022 : état de l'économie française secteur par secteur
Une reprise économique malgré les incertitudes. Si la nouvelle vague épidémique et l'inflation entraînent une hausse de l'incertitude à court terme, la croissance devrait rester vigoureuse en 2022, soutenue par la consommation et les mesures de relance. La situation sectorielle demeure très hétérogène. Entre reprise et tensions industrielles, les entreprises doivent également relever le défi des mutations technologiques et environnementales.
Inflation : vers un pic en début d'année ? Portée par la hausse du prix des matières premières et en particulier de l'énergie, l'inflation a été en forte hausse tout au long de l'année 2021 et pourrait dépasser 3% dans les prochains mois. Notons que si l'énergie est responsable de plus de la moitié de la hausse des prix, les prix des biens manufacturés augmentent également suite aux perturbations sur les chaînes de valeur au niveau mondial.
Du « quoi qu'il en coûte » au soutien de la reprise. Après deux années de « quoi qu'il en coûte », le soutien budgétaire ne devrait pas s'arrêter immédiatement. Les mesures de relance, déjà mobilisées en 2021, vont se poursuivre et devraient apporter un soutien non négligeable à l'investissement.
Une épargne jusqu'ici peu mobilisée. La confiance des ménages se rapproche de sa moyenne historique et les craintes du chômage sont à des niveaux historiquement bas, ce qui devrait rassurer les ménages sur leur situation financière future, leur permettant de consommer davantage.
L'OBSERVATOIRE financier des entreprises agroalimentaires
L'Observatoire financier des entreprises agroalimentaires a pour objectif de mettre en évidence les tendances du secteur sur les principaux agrégats : activité, marges, rentabilité, endettement et capacité à investir.
Ce numéro 24 est consacré à la filière Vin. Les données analysées sont issues des bilans 2020 jusqu'au 31/03/2021. Les analyses et commentaires ont été réalisés par les experts de la Direction de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Crédit Agricole.
L'OBSERVATOIRE financier des entreprises agroalimentaires
L'Observatoire financier des entreprises agroalimentaires a pour objectif de mettre en évidence les tendances du secteur sur les principaux agrégats : activité, marges, rentabilité, endettement et capacité à investir.
Ce numéro 23 est consacré à la filière Viandes. Les données analysées sont issues des bilans 2020 jusqu'au 31/03/2021. Les analyses et commentaires ont été réalisés par les experts de la Direction de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Crédit Agricole.
L'OBSERVATOIRE financier des entreprises agroalimentaires
L'Observatoire financier des entreprises agroalimentaires a pour objectif de mettre en évidence les tendances du secteur sur les principaux agrégats : activité, marges, rentabilité, endettement et capacité à investir.
Ce numéro 22 est consacré à la filière Lait. Les données analysées sont issues des bilans 2020 jusqu'au 31/03/2021. Les analyses et commentaires ont été réalisés par les experts de la Direction de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Crédit Agricole.
Avenir de la pêche française et européenne après le Brexit
La question de la pêche en mer et de l’accès des bateaux européens aux eaux britanniques a longtemps été un point d’achoppement très fort, dans les négociations du Brexit. Puis, fin 2020, un accord a été soudainement trouvé. Les problèmes sont-ils pour autant résolus ? Pas exactement, comme le montrent les premiers mois de mise en œuvre de l’accord.
Concernant le Brexit, le domaine de la pêche en mer a durablement illustré les difficultés à trouver un accord. Mi-décembre 2020, le Royaume-Uni reformulait des exigences que le négociateur européen, Michel Barnier, qualifiait le 22 décembre 2020 de "totalement inacceptables", puisqu’elles remettaient en cause des positions antérieures déjà convenues entre les deux parties. Deux jours seulement après cet éclat, l’accord signé par Ursula von der Leyen et Boris Johnson – deux mille pages ! – contenait un chapitre sur la pêche qui satisfaisait tout le monde, même si certains pêcheurs britanniques se déclaraient « trahis » par leur Premier ministre…
Il est sûr que repousser à juin 2026 la remise à plat complète des règles autorisant les pêcheurs européens à pêcher dans les eaux britanniques, et instaurer d’ici là une réduction progressive "douce", jusqu’à 25 % en moins (sur la base actuelle de 650 millions d’euros par an environ), peut donner satisfaction aux armements du continent, notamment français. Un délai de plus de cinq années semble raisonnable pour calibrer les capacités, repositionner les bateaux sur d’autres zones et, en définitive, permettre à la pêche européenne de perdurer en s’adaptant à ce nouveau contexte.
Pour mieux comprendre les enjeux, il faut rappeler les quatre données fondamentales qui déterminent la manière dont sont fréquentées les zones de pêche, objet de la discorde :
Or, depuis janvier 2021, on constate que, sans déroger de façon flagrante aux engagements pris, le comportement du Royaume-Uni démontre qu’il n’entend pas relâcher la pression sur les bateaux européens qui voudraient continuer à opérer dans son espace comme précédemment. Ce furent d’abord les modalités de mise en application des règles d’attribution des licences de pêche, désormais obligatoires. Ce sont, très récemment, les modifications techniques quant au matériel autorisé (restriction sur le maillage des filets de chaluts de fond, qui peut rendre impossible le ramassage de certaines espèces…). Ajoutons que les autorités d’outre-Manche s’ingénient à faire respecter sept réglementations différentes, puisque sept zones de pêche sont concernées...
La Grande-Bretagne joue ainsi de toutes les subtilités de sa règlementation pour limiter les possibilités des Européens de pêcher dans ses eaux et impose des délais très courts pour s’y adapter. L’obtention de nouvelles licences est conditionnée à la preuve de l’antériorité de la présence effective sur les lieux de pêche sur une période de référence (2012-2016), difficile à prouver dans le cas (fréquent) où le bateau n’était précédemment pas équipé d’un système de géolocalisation. S’y ajoute la délivrance au compte-gouttes des fameuses licences… en l’absence desquelles, même s’il se sait théoriquement en règle, le pêcheur s’expose à de fortes amendes en cas de contrôle !
La situation juridique très particulière des îles anglo-normandes les autorise aussi, selon de très anciens privilèges, à pouvoir négocier elles-mêmes le droit d’accès à leurs eaux. En 2000, des accords bilatéraux spécifiques avaient été signés entre elles et les organisations de pêcheurs normands. L’accord du Brexit les a rendus caduques, offrant aux pêcheurs de Jersey et Guernesey l’aubaine de refuser aux bateaux français l’accès à leurs eaux… Il en a résulté, fin mai 2021, une "escalade" de ressentiment côté français, au point que, pour faire revenir les anglo-normands à la table des négociations, les autorités françaises ont menacé de suspendre purement et simplement le flux qui apporte l’électricité à Jersey, depuis la Normandie ! À l’issue d’un accord provisoire qui tombera fin septembre, ce sont quatre "parties" – l’Union européenne et le Royaume-Uni mais aussi Jersey et les pêcheurs manchois – qui devront s’accorder sur l’accès à cet espace marin restreint, mais convoité…
Par voie de conséquence, on observe une exacerbation de la compétition des flottes de l’Union européenne sur les autres zones de pêche, en particulier une présence de plus en plus importante de la flotte industrielle néerlandaise ailleurs en Manche, au risque d’une surexploitation de la ressource.
En conclusion, d’ici 2026, la question sera de savoir si les Britanniques sauront mener à bien cette politique de soutien à l’élargissement de leur flotte de pêche, ainsi que le recalibrage des structures de débarquement, de traitement du poisson et de commercialisation, sachant que le continent restera, de toute évidence, le principal débouché.
On doit donc s’attendre – et rapidement – à des retours réguliers autour de la table des négociations, comme pour tant d’autres points de détails pourtant traités par l’accord du 24 décembre 2020. Mais, on le sait bien, le diable est dans les détails…