Zone euro – Scénario 2024-2025 : l'attention se déplace de l'inflation vers la croissance

Zone euro – Scénario 2024-2025

 

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En résumé

Le processus désinflationniste est bien enclenché et les anticipations de desserrement monétaire sont ancrées ; l'attention se déplace donc désormais vers les perspectives de croissance de l'économie de la zone euro dans un environnement qui devrait être "normalisé" à la fin de notre horizon de prévision. 

C'est grâce à la résilience du marché du travail et à un pass-trough moins fort que par le passé de la hausse des taux directeurs sur les conditions de crédit que nous prévoyons une reprise de la dépense des agents privés domestiques. Cela conduit à bâtir un scénario d'un optimisme prudent, qui se traduit par une croissance du PIB au rythme de 0,7% en 2024 et 1,5% en 2025. 

Si le scénario à court terme est assorti d'une relative confiance, à plus long terme, des doutes persistent : les questions relatives, d'une part, à la croissance permise par la nouvelle configuration de taux et d'inflation et, d'autre part, au caractère définitif (ou non) de cette nouvelle normalité monétaire restent en suspens. Par ailleurs, le choc négatif de compétitivité lié à la guerre en Ukraine pourrait avoir "abîmé" de façon plus permanente le potentiel de croissance de la zone. Le retard de l'économie allemande par rapport aux autres économies de la zone en est un signe, une faiblesse prolongée à l'horizon de notre prévision. La hiérarchie entre une périphérie plus dynamique que le centre n'est pas remise en cause à moyen terme.

Zone euro – Scénario 2024-2025

Si les données de consommation privée au quatrième trimestre 2023 n'ont pas permis de confirmer notre scénario de redressement de la consommation des ménages, fondé sur la croissance du pouvoir d'achat, notre scénario conserve néanmoins son hypothèse de reprise de cette dernière. Une hypothèse qui suppose la poursuite des gains de pouvoir d'achat grâce à la progression du salaire par travailleur à un rythme (4% en 2024 et 3% en 2025) supérieur à celui de l'inflation (2,6% et 2,1% respectivement).

Paola MONPERRUS-VERONI, Manager zone euro