Italie – Scénario 2024-2025 : normalisation et turbulences

Italie – Scénario 2024-2025

 

  • Synthèse
  • Dernières évolutions conjoncturelles
  • La trame de notre scénario
  • Focus – Finances publiques

En résumé

La croissance de l'économie italienne en 2023 a été atone et devrait le rester en 2024. Après les chocs de 2022 (crise de l'énergie suite à l'invasion russe de l'Ukraine), la dégradation de l'environnement économique pèse sur les perspectives d'activité. Dès le deuxième trimestre 2023, les effets cumulés de l'inflation et des premières hausses de taux ont fait plonger l'activité en territoire négatif. L'histoire est la même au troisième trimestre, si ce n'est que les faibles gains en pouvoir d'achat ont permis, à travers une reprise de la consommation, de compenser les conséquences négatives du resserrement monétaire sur l'investissement. Le quatrième trimestre ne devrait pas être différent. Les signaux en provenance du monde industriel continuent d'indiquer un environnement dégradé, avec un recul de la production, des enquêtes qui affichent toujours des carnets de commande en baisse et une demande extérieure faible. La croissance de l'investissement productif devrait, dans ce contexte, rester dans le rouge au moins jusqu'à l'été, et se redresser une fois que les premiers signes de normalisation de la politique monétaire débuteront et que la demande reprendra de l'allant. Sur l'année 2024, il serait cependant en net repli par rapport à 2023 avec une baisse attendue de -2,6%.

Au cours du quatrième trimestre, la production dans la construction devrait rester contenue. En incluant cette légère croissance au quatrième trimestre, l'investissement en logement devrait reculer de 6,8% en 2023 et céder près de 3% en 2024. La faiblesse de la construction en logement devrait néanmoins être compensée par les investissements en BTP qui continuent quant à eux de bénéficier des fonds issus du plan de relance et de contenir ainsi la contribution négative de l'investissement à la croissance de 2024.

La consommation devrait rester le principal moteur de la croissance. Après deux années d'une inflation aigüe, le taux d'inflation devrait se rapprocher de 2% en 2024. Les gains de pouvoir d'achat qui devraient en découler et un marché du travail encore en expansion continueraient de soutenir l'activité. Cependant, bien qu'elles continuent de croître au rythme de 1,2% attendu en 2024, les dépenses de consommation ralentiraient par rapport à 2023, où elles ont augmenté de 1,7%. En outre, les ménages sortent de cet épisode inflationniste avec une situation financière dégradée. Les hausses salariales n'ont pas permis de compenser les hausses de prix, ce qui s'est soldé par une érosion significative de la propension à épargner et du stock d'épargne accumulé au cours des deux dernières années. De plus, même si l'emploi continue de croître, le ralentissement dans l'industrie et le retournement attendu du secteur de la construction devraient se traduire par une remontée du taux de chômage à partir du deuxième semestre 2024. Les ménages pourront cependant compter sur les mesures incluses dans la loi de finances, en particulier les ménages à revenu moyen particulièrement pénalisés par la hausse du panier de biens. Ces derniers devraient davantage bénéficier des baisses d'impôts et des allocations ciblées pour les familles.

Enfin, le ralentissement des principaux partenaires commerciaux de l'Italie ne devrait pas favoriser une reprise franche des exportations en début d'année, mais ces dernières devraient bénéficier d'une reprise de la demande à partir du deuxième semestre. La baisse des importations induite à la fois par le ralentissement de l'investissement et de la consommation en biens durables devrait quant à elle se poursuivre, favorisant une continuation positive du commerce extérieur et un rétablissement des excédents courants.

Pour conclure, la croissance du PIB devrait ralentir d'un timide 0,7 % en 2023 à 0,6% en 2024. Les effets de la baisse des taux n'étant pleinement visibles qu'en fin d'année, l'impact de la normalisation de la politique monétaire ne devrait se traduire par une croissance plus soutenue qu'à partir de 2025.

Italie – Scénario 2024-2025

La consommation devrait rester le principal moteur de la croissance. Après deux années d'une inflation aigüe, le taux d'inflation devrait se rapprocher de 2% en 2024. Les gains de pouvoir d'achat qui devraient en découler et un marché du travail encore en expansion continueraient de soutenir l'activité. Cependant, bien qu'elles continuent de croître au rythme de 1,2% attendu en 2024, les dépenses de consommation ralentiraient par rapport à 2023, où elles ont augmenté de 1,7%.

Sofia TOZY, Economiste