France – Scénario 2024-2025 : entre fougue des Jeux et incertitude politique, garder la tête froide
- 29.07.2024
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- Le scénario en bref
- Ménages
- Entreprises
- Risques
- Les effets potentiels d'un scénario de Parlement bloqué
- Le scénario en chiffres
En résumé
L'activité économique a continué de progresser en France au premier trimestre 2024, avec une croissance trimestrielle de 0,2%, après 0,3% au quatrième trimestre 2023. L'acquis de croissance à l'issue du premier trimestre s'élève ainsi à 0,6% pour 2024.
Notre scénario a été arrêté avant la dissolution de l'Assemblée nationale, et peut donc être qualifié de "politiquement neutre" ou "à politique inchangée". Le scénario politique qui semble se dessiner, avec une majorité pour aucune des coalitions, pourrait toutefois avoir peu d'impact sur le scénario de croissance à horizon 2025, et un effet potentiel surtout sur les finances publiques et les spreads souverains.
En 2024, la croissance serait stable par rapport à l'année précédente, à 1,1%. Celle-ci serait surtout portée par la consommation des ménages en lien avec la poursuite de la désinflation, mais aussi par le commerce extérieur du fait des points déjà observés. L'investissement resterait en revanche pénalisé par le resserrement passé des conditions financières, et le phénomène de déstockage observé fin 2023 et début 2024 pèserait sur la croissance annuelle. En 2025, la croissance augmenterait à 1,3%, soutenue par une consommation toujours dynamique et le rebond de l'investissement, dans un contexte de normalisation de la politique monétaire. L'inflation en moyenne annuelle diminuerait fortement, à 2,3% en 2024 au sens de l'IPC, puis 1,5% en 2025.
Dans la configuration qui ressort à l'issue des résultats des élections législatives, avec aucune majorité claire, ces risques politiques pourraient cependant n'avoir qu'un impact limité sur l'activité à court terme (2025, soit l'horizon de notre scénario), en raison de deux effets opposés à l'œuvre. Un effet négatif sur l'activité provenant d'une confiance moindre et donc d'un certain attentisme des agents économiques, d'une part, et une politique budgétaire qui pourrait être moins restrictive que prévu par le gouvernement démissionnaire, d'autre part.
Marianne PICARD, Economiste - France, Belgique et Luxembourg