Allemagne – La locomotive ne bouge pas
- 27.11.2024
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L'économie allemande a connu une croissance plus faible qu'initialement prévu au cours du troisième trimestre 2024, a annoncé la semaine dernière l'Institut de statistiques allemand. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,1% au troisième trimestre 2024, contre une estimation préliminaire de 0,2%. La croissance du PIB a été soutenue par la consommation publique (en hausse de 0,4%) et de la consommation des ménages (en hausse de 0,3%). En revanche, le PIB a été lesté par la formation brute de capital fixe (en baisse de 0,1%). L'expansion de l'investissement immatériel (en hausse de 0,6%) n'a suffi pas à compenser la contraction de l'investissement productif (en baisse de 0,3%) et de l'investissement dans la construction (en baisse de 0,2%). Les exportations nettes se sont contractées à cause de la chute des exportations (en baisse de 1,9%) et de la légère augmentation des importations (en hausse de 0,2%).
Ces résultats font suite à la stagnation enregistrée au premier semestre, où l'évolution de l'activité a été soutenue par les exportations nettes (en hausse de 9,8% au premier semestre 2024 par rapport au semestre précédent) et la consommation publique (en hausse de 0,7%). La consommation des ménages avait également progressé au premier semestre, bien qu'à un rythme plus modeste (en hausse de 0,2%). En revanche, l'effondrement de la formation brute de capital fixe (en baisse de 1,7%) s'expliquait par le déclin de toutes les composantes de l'investissement. La contraction dans la construction (en baisse de 1,2%) s'était atténuée grâce à une moindre baisse de l'investissement en bâtiments et ouvrages de génie civil par rapport au logement, tandis que l'investissement productif (en baisse de 4,7%) avait été notamment lesté par la dépense en biens de transport, mais également par la dépense en machines et équipements.
Les données portent l'acquis de croissance pour 2024 en territoire négatif à 0,4%, notamment pénalisée par la contraction de 0,3% du deuxième trimestre. Nous prévoyons un léger progrès pour le second semestre sur la base d'une contribution positive de la consommation publique et des ménages. La hausse des exportations nettes y participerait. En revanche, nous anticipons une contraction de l'investissement productif et de l'investissement dans la construction.
Notre opinion – Le resserrement des conditions financières, la hausse des prix de l'énergie et la contraction de la demande chinoise ont suffi à faire basculer le PIB en territoire négatif à 0,1% en 2023. Après avoir récupéré le niveau antérieur à la pandémie au premier trimestre 2022, le PIB a seulement progressé de 0,2% par rapport à ce niveau.
Notre prévision de croissance du PIB à peine positive au rythme de 0,1% en 2024, est plafonnée par la contribution négative de l'investissement productif et de l'investissement dans la construction, pénalisés par le resserrement des conditions financières. En revanche, l'évolution de l'activité serait soutenue par la consommation publique, malgré les ressources budgétaires limitées. Les exportations nettes fourniraient une contribution positive en raison de la baisse des importations. Dans une moindre mesure, la consommation des ménages serait en légère hausse. Les ménages continuent d'afficher une confiance faible en raison de la performance de l'économie et des gains de pouvoir d'achat encore trop timides, ce qui les induit à arbitrer en faveur de l'épargne.
Article publié le 22 novembre 2024 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine
Le resserrement des conditions financières, la hausse des prix de l'énergie et la contraction de la demande chinoise ont suffi à faire basculer le PIB en territoire négatif à 0,1% en 2023. Après avoir récupéré le niveau antérieur à la pandémie au premier trimestre 2022, le PIB a seulement progressé de 0,2% par rapport à ce niveau. Après la stagnation du premier semestre et la faible expansion du PIB de 0,1% au troisième trimestre, l'acquis de croissance pour 2024 tombe en territoire négatif à 0,4%, notamment pénalisée par la contraction de 0,3% du deuxième trimestre.
Alberto ALEDO, Economiste, Allemagne, Autriche, Pays-Bas