France – Consommation en biens, confiance et inflation, amélioration en cours pour les ménages

France – Consommation en biens, confiance et inflation

Lire l'article

La conjoncture semble mieux orientée pour les ménages, avec une nouvelle légère progression de la consommation en biens en août, une poursuite de la hausse de la confiance des ménages et de la baisse de l'inflation en septembre, d'après les dernières publications de l'Insee.

Les dépenses de consommation des ménages en biens ont de nouveau légèrement augmenté en août (+0,2% en volume après +0,2%), d'après la publication de l'Insee du 27 septembre. Cette hausse est portée par l'accélération de la consommation alimentaire (+0,8% après +0,2% le mois précédent), avec une hausse quasi généralisée sur tous les postes de consommation agro-alimentaires, ainsi que pour le tabac. Les dépenses des ménages en énergie ralentissent pour leur part en août (+0,2% après +0,9%), en lien avec un ralentissement de la consommation de carburants et une poursuite de la baisse de la consommation en électricité et gaz. La consommation en biens fabriqués affiche en revanche une nouvelle baisse (-0,4% après -0,3%), avec une certaine divergence entre la consommation en biens durables dont la baisse s'accentue (-1,5% après -0,5%), celle en habillement-chaussures qui rebondit (+1,4% après -0,8%), et celle en « autres biens fabriqués » qui poursuit sa hausse (+0,4% après +0,5%). La consommation en biens durable s'est tout particulièrement affectée ce mois-ci par le repli des dépenses en biens d'équipement du logement (-4,2% après +4%).

Dans les résultats de son enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages de septembre, parus le 25 septembre, l'Insee indique que la confiance des ménages poursuit sa hausse, à 95 (+2 points, après +2 points en août et +1 point en juillet). L'indicateur synthétique reste en-deçà de son niveau moyen de longue période (100), mais il est en hausse pour le troisième mois consécutif, et bien au-dessus de son point bas de l'été 2022 (80). Cette augmentation durant l'été est un signal positif pour l'évolution de la consommation (totale) des ménages. Parmi les soldes d'opinion , celui sur la situation financière personnelle, passée comme future, augmente. L'opinion des ménages sur le niveau de vie en France, passé comme futur, s'améliore également, tandis que les craintes relatives à l'évolution du chômage diminuent. Seule ombre au tableau pour la consommation, la proportion de ménages qui jugent qu'il est opportun d'épargner augmente de nouveau, nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. Le solde d'opinion sur l'opportunité d'effectuer des achats importants poursuit toutefois sa progression, restant malgré tout en-deçà de son niveau moyen historique. Les ménages sont par ailleurs de moins en moins nombreux à estimer que les prix ont augmenté au cours de l'année écoulée, et la part de ménages considérant que les prix vont accélérer dans les douze prochains mois est stable, sous sa moyenne de longue période.

En matière de prix justement, l'Insee a confirmé le 27 septembre que l'inflation poursuit sa baisse, d'après les résultats provisoires de l'indice des prix à la consommation (IPC) de septembre. L'inflation en glissement annuel est passée sous les 2% en août, et ce pour la première fois depuis trois ans. En septembre, elle diminue même à 1,2% (après 1,8% le mois précédent), en lien avec le repli des prix de l'énergie (en particulier ceux des produits pétroliers) et le ralentissement de ceux des services sur un an. Des effets saisonniers (sur les prix des transports et hébergements), la baisse des prix de l'énergie et des services de santé, et le retour à la normale de certains tarifs après les Jeux olympiques et paralympiques se combinent en septembre, et l'IPC enregistre ainsi sa plus forte baisse mensuelle (-1,2%) depuis le début de la série en 1990 !

Notre opinion

Les gains de pouvoir d'achat des salaires permis par la désinflation, associés à la relative robustesse de l'emploi, devraient permettre une reprise de la consommation des ménages dans les trimestres à venir, comme le prévoit notre scénario sur la France qui paraîtra dans les prochaines semaines.

Du côté des administrations publiques, les nouvelles sont toutefois moins bonnes. La dette publique a de nouveau augmenté au deuxième trimestre 2024, à 112% du PIB au sens de Maastricht (après 110,5% au premier trimestre), d'après la publication de l'Insee du 27 septembre. Le spread de taux souverains à 10 ans entre la France (OAT) et l'Allemagne (Bund) a d'ailleurs grimpé à près de 80 points de base la semaine dernière (contre 70 pb début septembre et 50 pb début juin, avant la dissolution de l'Assemblée nationale).

Espérons donc que l'incertitude politique, et plus encore les efforts budgétaires qui apparaissent désormais inévitables dans un futur proche – avec probablement des hausses de prélèvements obligatoires à la clé, et un rabot sur les dépenses sociales – ne compromettront pas trop la reprise de la consommation des ménages.

Article publié le 27 septembre 2024 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine

France – Consommation en biens, confiance et inflation

Du côté des administrations publiques, les nouvelles sont toutefois moins bonnes. La dette publique a de nouveau augmenté au deuxième trimestre 2024, à 112% du PIB au sens de Maastricht (après 110,5% au premier trimestre), d'après la publication de l'Insee du 27 septembre. Le spread de taux souverains à 10 ans entre la France (OAT) et l'Allemagne (Bund) a d'ailleurs grimpé à près de 80 points de base la semaine dernière (contre 70 pb début septembre et 50 pb début juin, avant la dissolution de l'Assemblée nationale). Espérons donc que l'incertitude politique, et plus encore les efforts budgétaires qui apparaissent désormais inévitables dans un futur proche – avec probablement des hausses de prélèvements obligatoires à la clé, et un rabot sur les dépenses sociales – ne compromettront pas trop la reprise de la consommation des ménages.

Marianne PICARD, Economiste - France, Belgique et Luxembourg