Royaume-Uni – L'inflation chute à 1,7% en septembre, mais devrait rebondir au T4

Royaume-Uni – L'inflation chute à 1,7% en septembre

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L'inflation CPI a baissé plus que prévu en septembre, à 1,7% contre 1,9% anticipé par nous et par le consensus, et après 2,2% en août. Ce passage sous la cible de 2% est le premier depuis avril 2021. L'indice CPI est stable sur le mois en variation mensuelle après une hausse de 0,3% en août. 

L'inflation sous-jacente (mesurée par le CPI hors énergie, produits alimentaires, alcool et tabac) chute à 3,2% contre 3,6% en août avec une progression de 0,1% de l'indice sur le mois après +0,4% en août. L'inflation des biens s'enfonce en territoire négatif à -1,4% contre -0,9% en août, tandis que l'inflation des services chute à 4,9% contre 5,6% le mois précédent. 

La composante transport a été le principal contributeur à la baisse du taux d'inflation totale, avec une contribution de -0,49 à la variation du taux d'inflation sur le mois, principalement dû aux tarifs aériens et aux carburants. D'autres contributions négatives de faible ampleur proviennent des prix des vêtements, de l'alcool et du tabac, des prix dans la restauration et l'hôtellerie et la santé. Parmi les composantes qui ont soutenu le taux d'inflation, ce sont les produits alimentaires qui contribuent le plus à sa variation sur le mois, quoique très faiblement (0,06 point). 

En termes de contribution au taux d'inflation, les prix de l'énergie continuent de peser le plus à la baisse (-1,9% en variation mensuelle, -16% en variation sur un an). L'inflation des biens industriels hors énergie demeure proche de zéro (+0,2% en variation sur un an) même si l'indice correspondant augmente pour le deuxième mois consécutif (+0,7% après +0,5% en août). Du côté des services, la nette désinflation dans le secteur des voyages et du transport (2,1% contre 6,5% en août) et la poursuite de la désinflation des services de loisirs (5% contre 5,3% en août) compense l'accélération des prix dans la communication (5,2% sur un an contre 4,1% en août) et la stabilité du taux d'inflation dans les services au logement (7% sur un an). 

L'évolution du marché du travail est l'indicateur clé à suivre pour apprécier les pressions inflationnistes domestiques et notamment les perspectives d'inflation dans les services, fortement corrélée à la croissance des salaires. Or, les statistiques du marché du travail issues de l'enquête Labour Force Survey demeurent affectées par des problèmes d'échantillonnage qui rendent difficiles leur interprétation (des échantillons plus petits dans l'enquête, selon l'ONS). Les données pour la période juin-août ont continué d'envoyer des signaux contradictoires avec une nouvelle baisse du taux de chômage (à 4,0%, -0,4 point par rapport aux trois mois précédents et -0,1 point sur un an) et une hausse de l'emploi (+279 000 sur les trois derniers mois, +344 000 sur un an). Dans le même temps, on constate une poursuite de la décélération des salaires (à 4,9% sur les trois mois à fin août contre 5,1% sur les trois mois à fin juillet) et une poursuite de la baisse du nombre de postes vacants, ce qui témoigne d'une poursuite de la détente des conditions sur le marché du travail, dans l'ensemble encore très serrées. 

Notre opinion

L'inflation du mois de septembre apporte des nouvelles rassurantes pour le comité de politique monétaire de la BoE et augmente la probabilité d'une accélération du rythme de baisse de taux. À court terme, l'inflation CPI va rebondir au-dessus de la cible, en raison d'une augmentation des tarifs administrés du gaz et de l'électricité qui va amplifier des effets de base défavorables. Néanmoins, le chiffre d'inflation de septembre abaisse mécaniquement nos prévisions à 2,4% en moyenne sur le trimestre au T4 pour le CPI total (contre 2,6% précédemment) avec un pic à 2,6% en novembre (contre 2,7% anticipé précédemment). En 2025, nous anticipons toujours une baisse rapide de l'inflation au cours de la première moitié de l'année, avec une chute sous la cible au T2-2025 et à 1,8% au T4-2025.

Notre scénario concernant la politique de la BoE table sur une baisse de taux supplémentaire cette année en novembre et six baisses de taux en 2025, avec un rythme de baisse qui s'accélérerait au cours de la seconde moitié de 2025 (des baisses de taux à chaque réunion du MPC). Le risque est à présent orienté vers un assouplissement monétaire plus rapide. Les statistiques du marché du travail, bien que difficiles à interpréter, continuent de suggérer une détente du marché, avec une baisse de la demande de main-d'œuvre (postes vacants) et une décélération continue des salaires. 

Article publié le 18 octobre 2024 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine 

Royaume-Uni – L'inflation chute à 1,7% en septembre

L'inflation du mois de septembre apporte des nouvelles rassurantes pour le comité de politique monétaire de la BoE et augmente la probabilité d'une accélération du rythme de baisse de taux. À court terme, l'inflation CPI va rebondir au-dessus de la cible, en raison d'une augmentation des tarifs administrés du gaz et de l'électricité qui va amplifier des effets de base défavorables. Néanmoins, le chiffre d'inflation de septembre abaisse mécaniquement nos prévisions à 2,4% en moyenne sur le trimestre au T4 pour le CPI total (contre 2,6% précédemment) avec un pic à 2,6% en novembre (contre 2,7% anticipé précédemment). En 2025, nous anticipons toujours une baisse rapide de l'inflation au cours de la première moitié de l'année, avec une chute sous la cible au T2-2025 et à 1,8% au T4-2025.

Slavena NAZAROVA, Economiste - Royaume-Uni, États-Unis, Irlande, pays scandinaves