Royaume-Uni – Scénario 2024-2025 : vers des rythmes de croissance plus modérés

Royaume-Uni – Scénario 2024-2025

 

  • Synthèse
  • Contexte international
  • Évolutions conjoncturelles
  • Politique monétaire
  • Risques
  • Le scénario en chiffres
  • Le scénario en images

En résumé

La croissance de l'économie britannique en 2023 a été atone, avec une légère récession enregistrée au second semestre 2023, les chocs passés sur les prix et la politique monétaire restrictive ayant pesé sur la demande. L'activité a crû fortement au premier semestre 2024 sur fond d'anticipations de baisses de taux, mais le rythme de croissance devrait ralentir au second semestre avec une croissance trimestrielle anticipée de l'ordre de 0,3% par trimestre. Les ménages continuent de faire preuve d'un excès de précaution en raison des chocs passés sur les prix, des taux élevés et de la détente en cours sur le marché du travail. 

À moyen terme, la demande intérieure devrait être le principal moteur de la croissance à venir, avec une consommation privée qui serait portée par une croissance solide des revenus réels. L'investissement devrait également contribuer positivement, ses perspectives étant assorties d'un biais haussier du fait de la politique du gouvernement Labour qui se veut très favorable à l'investissement. 

L'inflation est revenue à la cible de 2% en mai 2024 et n'a que légèrement accéléré depuis (2,2% en juillet). Elle devrait rebondir au quatrième trimestre, en raison d'une hausse des prix de gaz et d'électricité, mais revenir à la cible vers la mi-2025. 

La BoE a entamé son cycle d'assouplissement monétaire en août dernier, en ligne avec les anticipations, avec une baisse de taux de 25 pdb, et a annoncé des baisses de taux graduelles à venir. Nous anticipons une seule baisse de taux supplémentaire de 25 pdb d'ici la fin de l'année, en novembre prochain, mais un rythme de baisses plus rapide en 2025.

Royaume-Uni – Scénario 2024-2025

À court terme, l'incertitude liée à l'Autumn Statement pèse sur la confiance. En effet, le Premier ministre Keir Starmer a déjà prévenu que ce sera un budget "douloureux" et que "les choses empireraient avant de s'améliorer". Des hausses des taxes et des impôts au-delà de ce qui a été annoncé au cours de la campagne électorale sont très probables afin de financer "un trou noir" de 22 milliards de livres (0,8% du PIB) dans les comptes publics.

Slavena NAZAROVA, Economiste - Royaume-Uni, États-Unis, Irlande, pays scandinaves