France – L’Insee prévoit une croissance de 1,1% cette année

France – L’Insee prévoit une croissance de 1,1% cette année

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Dans son point de conjoncture du 9 septembre, l’Insee établit son diagnostic sur l’économie française et envisage une croissance de 1,1% cette année. L’activité serait soutenue au troisième trimestre par la tenue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (JOP), avant un contrecoup baissier au quatrième trimestre. L’inflation, passée sous les 2% sur un an en août pour la première fois depuis trois ans, resterait inférieure à 2% d’ici la fin de l’année.

Pour rappel, l’activité a légèrement ralenti au deuxième trimestre 2024, mais la croissance est restée positive (+0,2% sur le trimestre, après +0,3% au premier trimestre), portée par le commerce extérieur et le secteur public. La demande intérieure privée (hors stocks) est en revanche restée atone, avec une consommation des ménages en hausse de seulement 0,1% malgré la désinflation, et un nouveau repli de l’investissement des entreprises et des ménages. L’acquis de croissance pour 2024 à l’issue du deuxième trimestre – progression du produit intérieur brut (PIB) qui se réaliserait sur l’année si la croissance était nulle sur les deux trimestres restants – s’établit ainsi à +0,9%.

Dans son point de conjoncture, l’Insee prévoit une croissance de 1,1% cette année, stable par rapport à l’année précédente. La croissance serait ainsi soutenue au troisième trimestre (0,4%), avec un effet lié aux JOP de l’ordre de 0,3 point, avant un contrecoup à la baisse au quatrième trimestre ( 0,1%). En moyenne, la consommation des ménages accélèrerait légèrement au second semestre, tandis que leur investissement se stabiliserait après une longue période de baisse. L’investissement des entreprises resterait en revanche pénalisé par le resserrement passé des conditions financières, la demande molle en zone euro et l’incertitude, avec une nouvelle baisse prévue au second semestre. En fin d’année 2024, l’acquis de croissance pour 2025 serait faible, à 0,2%.

En août, l’inflation est passée sous les 2% pour la première fois depuis trois ans. À l’occasion de la publication des résultats définitifs de l’IPC ce vendredi 13 septembre, l’Insee a d’ailleurs revu l’inflation d’août en légère baisse, à 1,8% en glissement annuel (-0,1 point par rapport aux résultats provisoires), après 2,3% en juillet. 

Dans son point de conjoncture, l’Insee prévoit que l’inflation devrait rester sous le seuil de 2% d’ici la fin de l’année, et s’établirait à 1,6% en glissement annuel en décembre. L’inflation des services diminuerait en effet quelque peu à cet horizon, pour s’établir à 2,6% sur un an en décembre. L’inflation sous-jacente1, qui permet de dégager la tendance de fond de l’évolution des prix, s’est établie à 1,7% en août ; elle suivrait une dynamique semblable à l’inflation d’ensemble. Ces prévisions d’inflation écartent a priori une revalorisation automatique du Smic d’ici la fin d’année.

  1. Inflation hors prix volatils et administrés, corrigée des variations saisonnières et des mesures fiscales

Article publié le 13 septembre 2024 dans notre hebdomadaire Monde – L’actualité de la semaine

France – L’Insee prévoit une croissance de 1,1% cette année

Le diagnostic de l’Insee est relativement proche du nôtre. Dans notre prochain scénario pour la France, nous devrions ainsi revoir en baisse nos prévisions d’inflation pour 2024 et 2025. La croissance pourrait être révisée en légère baisse l’année prochaine, compte tenu d’une reprise plus poussive de la consommation des ménages, et du climat actuel d’incertitude portée par les développements politiques, qui pourrait notamment affecter les décisions d’investissement des entreprises. Nous n’envisageons toutefois pas de catastrophe pour l’économie française, qui devrait connaître une croissance modérée d’ici fin 2025, proche de celle que connaîtrait la zone euro.

Marianne PICARD, Economiste - France, Belgique et Luxembourg