France – Placements : comment les ménages français ont-ils utilisé leur épargne en 2023 et 2024 ?
- 10.04.2025
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- Comportement d'épargne des ménages
- Utilisation de l'épargne brute
- Placements et patrimoine financiers des ménages
- Allocation des flux de placements des ménages
En résumé
La poursuite de l'arbitrage en faveur des dépôts bancaires rémunérés et de l'assurance-vie se fait dans un contexte de baisse progressive des taux des produits d'épargne.
En 2024, le taux d'épargne des ménages s'est maintenu à un niveau élevé, au-dessus de son niveau d'avant la crise sanitaire. Malgré cela, les flux placés dans les produits financiers par les ménages sont, en proportion de leur revenu, inférieurs en 2024 à leur niveau de 2019. Cela s'explique par le retournement du marché immobilier, provoqué par la hausse du coût du crédit, qui a entraîné la stagnation de l'encours de crédits. En effet, les flux de placements financiers sont la somme entre l'épargne financière et le flux net de crédit. Les arbitrages au sein des placements financiers des ménages se sont matérialisés par la poursuite de l'érosion des dépôts à vue, moindre en 2024 qu'en 2023, le maintien de l'attractivité des livrets d'épargne et des dépôts à terme, le dynamisme de la collecte en assurance-vie, avec un regain d'intérêt pour les fonds euros.
En 2024, le taux d'épargne des ménages français s'est maintenu à un niveau élevé, à 18% (contre 16,9% en 2023 et 2022). La hausse du taux d'épargne en 2024 par rapport à 2023 s'explique par la progression plus marquée du revenu disponible brut (+4,4% sur un an) que des dépenses de consommation (+3,1% sur un an). La persistance d'un taux d'épargne au-dessus des niveaux observés avant la crise sanitaire est un sujet d'interrogation pour les économistes. Les facteurs qui expliquent usuellement les fluctuations de court terme du taux d'épargne sont le pouvoir d'achat, l'inflation, le chômage et l'investissement en logements, mais les évolutions de ces paramètres ne parviennent pas à expliquer pleinement le niveau du taux d'épargne actuel.
Juba IHADDADEN, Economiste - Immobilier, épargne et crédit