Italie : le taux de chômage augmente en décembre

Après une baisse continue sur l'année, le chômage a augmenté en décembre, repassant au-dessus de 6%. Le nombre d'actifs inoccupés a ainsi augmenté de 88 000 personnes, soit une hausse de 5,8% sur le mois. Cette hausse touche l'ensemble des catégories, à l'exception des jeunes de 15-24 ans, dont le taux de chômage a baissé de 0,1 point, à 19,4%. Parallèlement, l'emploi est resté stable sur le mois après un recul le mois précédent. En valeur absolue, le nombre de personnes occupées a tout de même baissé, mais de seulement 4 000 personnes, ce qui a suffi pour entraîner une légère diminution du taux d'emploi, qui passe de 66,4% à 66,3%.

La hausse des actifs inoccupés est donc davantage imputable au retour des actifs sur le marché du travail, avec une baisse du nombre d'inactifs de 0,5%. La stabilité de l'emploi s'explique en outre par des mouvements qui se compensent et qui, en soi, restent encourageants. En effet, la hausse de l'emploi est portée par les salariés en contrat longue durée, qui augmentent de 0,6% d'un mois sur l'autre, tandis que les contrats courts reculent pour le troisième mois consécutif.

Sur l'année 2024, le marché du travail aura atteint des records, avec un taux d'emploi moyen de 62,2%, supérieur de 3,2 points à celui de 2019 et de 4,2 points à celui de 2004. Le taux de chômage, qui s'est situé en moyenne à 6,5% sur l'année, retombe également en dessous de son niveau d'avant 2008. Cette expansion du marché du travail se traduit aussi par un recul significatif du taux de chômage des jeunes, qui passe de 29% en 2019 à 20,2% en 2024.

La qualité de l'emploi s'est également améliorée en 2024, avec une contribution des salariés en CDI en hausse de 2,3%, tandis que les CDD ont baissé de 0,9%, expliquant plus des trois quarts de l'emploi.

Notre opinion – La hausse du taux de chômage était certes attendue, mais il est difficile de dire si elle s'inscrit dans un mouvement de contraction du marché du travail. L'emploi stagne sur le dernier trimestre avec une hausse de 0,1%, au même titre que l'activité, dont la progression est nulle pour le deuxième trimestre consécutif. Cette stagnation ne semble pour le moment pas se traduire par une destruction de main-d'œuvre, bien que des disparités sectorielles commencent à se profiler. En effet, les enquêtes indiquent que les attentes en termes d'emploi restent pour le moment assez fortes dans les secteurs du commerce de détail, mais aussi dans les services, tandis qu'une tendance baissière se manifeste dans l'industrie. Outre les effets structurels, le désalignement entre l'évolution de l'emploi et celle de l'activité, qui se traduit par un ratio élevé de l'emploi sur le marché du travail, s'explique également par un comportement de rétention de la main-d'œuvre de la part des entreprises.

Article publié le 31 janvier 2025 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine