Déficit français et politique : est-il trop tard pour se tirer d'affaire ?
- 07.05.2025
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- Le dérapage du déficit public en 2024 a été moins important que prévu : pourquoi, et est-ce une bonne nouvelle ?
- La hausse du ratio de dette est pourtant plus forte que prévu : pourquoi, et cette tendance va-t-elle se poursuivre ?
- Où en sommes-nous pour 2025 ? Cet écart persistera-t-il ou s'inversera-t-il ?
- Dans quoi la France dépense-t-elle plus que ses pairs ?
- Annexe - Déficit et dette des administrations publiques locales (APUL)
En résumé
En février dernier, le gouvernement de François Bayrou a réussi à adopter un budget épineux mais peu convaincant pour 2025. Depuis lors, vous avez perdu de vue le sujet à juste titre, puisque les spéculations sur une possible nouvelle élection anticipée (et les droits de douane, bien sûr) ont récemment occupé le devant de la scène.
Les finances publiques restent toutefois le point de friction le plus critique et structurel de la politique française actuellement. Rien n'a changé depuis les élections anticipées de l'an dernier. À moyen terme, la France doit encore réaliser son plus grand ajustement budgétaire des soixante-dix dernières années pour stabiliser son ratio de dette/PIB, à savoir 3,0-4,0% du PIB.
Fin mars, l'Insee a indiqué que le déficit de l'ensemble des administrations publiques françaises était de 5,8% du PIB en 2024 (soit environ 170 Md EUR). Ce chiffre est inférieur à la dernière prévision du gouvernement (et la nôtre) de 6,0%. Nous nous attendons toujours à ce que l'objectif du gouvernement d'un déficit de 5,4% du PIB soit manqué en 2025, mais dans une moindre mesure que précédemment anticipé. Nous avons en effet revu à la baisse notre prévision de déficit public pour 2025 à 5,6% du PIB (auparavant 6,0%). Les risques sont toutefois désormais orientés à la hausse sur ce ratio de déficit.
Enfin, nous examinons les leviers qui pourraient être utilisés à l'avenir pour résoudre cette problématique. Les dépenses publiques françaises s'élèvent à 57,0% du PIB en 2023, soit 7,5 points de PIB de plus que la moyenne de la zone euro. Cet écart provient principalement des retraites (2,2 points de plus que la moyenne) et des soins de santé (1,5 point). Si l'on ne s'attaque pas à ce problème, il sera difficile d'opérer un rééquilibrage budgétaire substantiel, et le ratio de dette publique continuera de progresser.
Date de fin de rédaction, le 24 avril 2025

Enfin, nous examinons les leviers qui pourraient être utilisés à l'avenir pour résoudre cette problématique. Les dépenses publiques françaises s'élèvent à 57,0% du PIB en 2023, soit 7,5 points de PIB de plus que la moyenne de la zone euro. Cet écart provient principalement des retraites (2,2 points de plus que la moyenne) et des soins de santé (1,5 point). Si l'on ne s'attaque pas à ce problème, il sera difficile d'opérer un rééquilibrage budgétaire substantiel, et le ratio de dette publique continuera de progresser.
Marianne PICARD, Economiste - France