Union européenne – L'excédent commercial en biens vis-à-vis des États-Unis s'accroît en 2024

Union européenne – L'excédent commercial en biens vis-à-vis des États-Unis s'accroît en 2024

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Les données du commerce de biens entre l'Union européenne et les États-Unis sur l'année 2024 font ressortir une nouvelle hausse de l'excédent du Vieux Continent vis-à-vis de son partenaire américain. En effet, les exportations de l'UE vers les États-Unis ont augmenté de 5,5% en 2024 (531,6 milliards d'euros) tandis que les importations ont chuté de 4% (333,4 Mds €). L'excédent commercial européen sur les États-Unis s'établit ainsi à 198,2 Mds € en 2024, en hausse de 21,2%. On peut aussi observer que les exportations européennes vers les États-Unis sont en hausse depuis 2023, alors que les importations déclinent depuis la période post-Covid, ce qui participe fortement à l'accroissement de cet excédent commercial.

Les deux zones demeurent d'importants partenaires commerciaux en termes de marchandises échangées. En effet, les États-Unis sont la première destination des exportations européennes de biens (hors UE), 20,6% des biens y étant exportés en 2024. Ensuite, on trouve le Royaume-Uni (13,2% des exportations) et la Chine (8,3%). En outre, 13,7% des importations du Vieux Continent proviennent des États-Unis, ce qui en fait la deuxième source d'importations de biens de l'UE en 2024 derrière la Chine (21,3%). Plus précisément, ce sont l'Allemagne, les Pays-Bas (68 Mds €) et la France (44 Mds €) qui importent le plus depuis les États-Unis (environ 15% de leurs importations totales). Par ailleurs, 20 pays sur 27 dégagent un surplus en biens avec les États-Unis en 2024. L'Allemagne est en tête (92 milliards d'euros d'excédent) avec l'Italie (38 Mds). La France quant à elle s'en sort avec un léger surplus de 2 milliards d'euros. À l'inverse, parmi les sept pays déficitaires vis-à-vis des États-Unis, les Pays-Bas ont le déficit le plus prononcé (24 Mds €) suivis par l'Espagne (6 Mds €).

Concernant la nature des marchandises échangées, ce sont les biens manufacturés (chimie, machines & véhicules et autres biens manufacturés) qui dominent les échanges. En effet, en 2024, ils représentaient 91% des exportations européennes vers les États-Unis, contre 8% pour les biens primaires (alimentation, matières premières et énergie). En détail, les machines & véhicules (102 Mds €) et la chimie (92 Mds €) dégagent de solides excédents. En termes d'importations, la situation est plus équilibrée. Les produits manufacturés ne représentent que 69% du total, tandis que les produits primaires pèsent pour 29%, notamment à cause des importations importantes d'énergie américaine, à la suite de la décision des Européens de se détourner du gaz russe (déficit européen de 65 Mds € sur l'énergie).

Notre opinion – L'Union européenne a fortement accru son excédent commercial en biens vis-à-vis des États-Unis en 2024 (+21,2%). Cette hausse est due au solde positif des machines & véhicules et des produits chimiques ainsi qu'au ralentissement des importations d'énergie américaine.
Les tarifs douaniers de 25% sur l'acier et l'aluminium mis en place par Donald Trump sont une réponse à ces excédents européens dans des secteurs clefs tels que l'automobile ou encore la chimie. En représailles, Ursula von der Leyen a promis des droits de douane, dès le 1er avril 2025, sur près de 26 milliards d'euros de marchandises en provenance des États-Unis. En 2025, le commerce transatlantique pourrait faire les frais de cette guerre commerciale ainsi enclenchée.
 

Article publié le 14 mars 2025 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine

Union européenne – L'excédent commercial en biens vis-à-vis des États-Unis s'accroît en 2024

Les tarifs douaniers de 25% sur l'acier et l'aluminium mis en place par Donald Trump sont une réponse à ces excédents européens dans des secteurs clefs tels que l'automobile ou encore la chimie. En représailles, Ursula von der Leyen a promis des droits de douane, dès le 1er avril 2025, sur près de 26 milliards d'euros de marchandises en provenance des États-Unis. En 2025, le commerce transatlantique pourrait faire les frais de cette guerre commerciale ainsi enclenchée.

Paola MONPERRUS-VERONI (Manager) & Simon SEINCE (stagiaire), Economistes - Zone euro