ECO Tour 2024 : état de l'économie française secteur par secteur

ECO Tour 2024 : état de l'économie française secteur par secteur

 

  • Edito
  • Sommaire
  • Contexte mondial
  • Tour de France économique
  • Tour de France sectoriel

 

En résumé

Les perturbations des chaînes d'approvisionnement et de logistiques mondiales en sortie de Covid et la désorganisation des marchés mondiaux agricoles et de l'énergie après le déclenchement de la guerre en Ukraine ont perturbé le bon déroulement du cycle économique, sur fond de poussée inflationniste généralisée. Pénalisé par le choc inflationniste passé et le tour de vis monétaire, c'est le niveau de demande jugé désormais insuffisant, et non plus les contraintes d'approvisionnement, qui pèse sur l'activité laquelle a stagné tout au long du second semestre. En 2024, la poursuite de la désinflation et le rattrapage, avec retard, des salaires devraient stimuler le pouvoir d'achat et les dépenses de consommation, qui seront le principal moteur de la croissance.

L'économie en France redémarre grâce à la dissipation des chocs. Après un atterrissage en douceur, l'activité devrait accélérer au cours des deux prochaines années grâce à la dissipation des chocs passés. Baisse de l'inflation et salaires encore dynamiques devraient en effet permettre un rebond de la consommation. L'environnement économique récent, avec une demande et une croissance faibles, mais aussi une hausse du coût de financement liée au resserrement des conditions financières, n'a pas été favorable aux entreprises. Ces dernières font ainsi face à un allongement des délais de paiement, une dégradation de leur trésorerie et une hausse du nombre de défaillances. La profitabilité moyenne des sociétés non financières est cependant restée bonne, avec un taux de marge élevé en perspective historique, du moins en moyenne (33% au troisième trimestre 2023 contre 31,6% en moyenne en 2018, année de référence d'avant la crise sanitaire). L'accélération de l'activité prévue en 2024 devrait redonner un peu d'air aux entreprises, et le taux de marge resterait élevé.

Les marchés de l'électricité et du gaz naturel soulagés mais toujours fragiles. Malgré une baisse de l'offre en gaz naturel en 2023, l'Europe en maîtrisant sa consommation, grâce entre autres à une augmentation de la production des énergies renouvelables, est parvenue à équilibrer son marché en gaz naturel sans avoir à augmenter ses importations en gaz naturel liquéfié. Le marché électrique en Europe s'est lui aussi détendu en 2023 grâce à une augmentation de l'offre.

Métaux stratégiques et nouveaux matériaux : lithium, nickel et cuivre rebattent les cartes. Les années se suivent et ne se ressemblent pas : de la chute du lithium et du nickel au retour en force inespéré du cuivre, 2023 aura mis une nouvelle fois en lumière la volatilité inhérente à ces marchés. En 2024, faute de rebond de l'automobile électrique, le lithium devrait poursuivre sa descente, l'offre devant devenir excédentaire. Concernant le nickel, les prévisions divergent : déclin ou rebond, 2024 reste incertaine. Le cuivre sera le métal à suivre : déçus par des prix jugés trop bas, les géants miniers ont annoncé baisser leurs objectifs de production pour 2024, alimentant les craintes de tension sur l'approvisionnement.

Les semi-conducteurs sont indispensables à la souveraineté technologique des pays. Ils sont présents dans le moindre équipement, simple ou sophistiqué, à usage grand public, professionnel, ou militaire. On les considère comme l'or noir de l'ère numérique. Ils sont indispensables dans la quête de souveraineté technologique et sont au centre d'enjeux géopolitiques. Les capacités de fabrication ou fonderies sont encore fortement concentrées en Asie à près de 90% à ce jour, Taïwan étant leader avec plus de 51%. Les prévisions anticipent une poursuite de la croissance du secteur au niveau mondial sur la période 2023-2027, tirée par les puces mémoires et l'IA.

La France manque ses objectifs d'énergies renouvelables PPE malgré une bonne dynamique en 2023. Après une croissance en 2022 et en 2023, la filière des énergies renouvelables en France et en Europe devra poursuivre sa hausse en 2024. Toutefois, afin de satisfaire aux objectifs nationaux et européens sur le climat, l'année 2024 devra être marquée par des mesures impactantes permettant l'accélération de la filière.