1. À deux vitesses
2. Zone euro : révision à la hausse de la croissance au T3 2025
3. France : la production industrielle est restée élevée en octobre, en hausse notable sur un an
4. Italie : nouvelle baisse du taux de chômage en octobre
5. Arabie saoudite : un Quincy 2.0 au profit de la diversification ?
À deux vitesses. Zone euro : révision à la hausse de la croissance au T3 2025. France : la production industrielle est restée élevée en octobre, en hausse notable sur un an. Italie : nouvelle baisse du taux de chômage en octobre. Arabie saoudite : un Quincy 2.0 au profit de la diversification ?
À deux vitesses
Aux États-Unis, le PMI manufacturier s’est établi à 48,2 en novembre, en baisse par rapport à octobre. Le secteur manufacturier continue donc de se situer dans la « zone de dépression » (indice inférieur à 50) pour le neuvième mois consécutif. Exposé aux tarifs douaniers (et à leur versatilité), il reste lesté par les sous-indices que sont les nouvelles commandes, l’emploi et les stocks. À cette déprime prolongée, s’oppose la robustesse des services, dont le PMI est en hausse modeste et, surtout, toujours à un niveau indiquant l’expansion du secteur (52,6).
Toujours aux États-Unis, selon le rapport national sur l'emploi de l'ADP, le secteur privé a supprimé 32 000 emplois en novembre. Les secteurs les plus affectés sont le secteur manufacturier ainsi que ceux des services professionnels et commerciaux, de l'information et de la construction. De plus, si le ralentissement de novembre est généralisé, il concerne principalement les petites entreprises (nombre d’employés inférieur à 49). Ces résultats ont largement déçu le consensus et alimenté les espoirs d’un assouplissement monétaire imminent.
Dans la zone euro, les taux d’inflation totale et sous-jacente ont atteint respectivement 2,2% et 2,4% en novembre sur un an, s’inscrivant en légère hausse par rapport à octobre. La résistance de l’inflation agrégée s’explique largement par celle du prix des services qui approche de 3,5% sur un an et contraste avec la faible dynamique des prix des biens industriels hors énergie (0,6% sur un an) et la baisse du coût de l’énergie (-0,5% sur un an). Le chiffre global dissimule en outre de fortes disparités entre pays. La divergence tend à s’accentuer entre les pays à inflation « forte » (Belgique, Allemagne, Pays-Bas à 2,6%, Espagne à 3,1%, Autriche à 4,1%) et les pays à inflation « faible » (France à 0,8%, Italie à 1,1%) : une inflation à deux vitesses pour une seule zone euro.
La prochaine réunion du FOMC (Federal Open Market Committee) se tiendra le 10 décembre. Notre scénario penche toujours en faveur d’un statu quo de la Fed sans ignorer (ce serait difficile) la forte probabilité d’une nouvelle baisse de 25 points de base (pb) du taux des Fed funds. Les « colombes » ont récemment pris l’ascendant sur les « faucons » et contribué à un revirement des anticipations du marché, tablant désormais majoritairement (à hauteur de 90% contre 30% il y a seulement quelques semaines) sur une baisse de 25 pb. Or, la Fed n’aime pas prendre le marché à revers et pourrait lui concéder la diminution attendue. Les divisions au sein du FOMC n'ont cependant pas disparu et cette baisse éventuelle est susceptible d’être assortie d’un discours prudent. Le président Jerome Powell pourrait souligner que ce mouvement ne présage en rien le rythme futur d’assouplissement. Une telle vigilance serait justifiée par l’inflation prévue pour 2026 qui devrait toujours avoisiner 3%.
Les anticipations d’assouplissement monétaire américain se sont, étrangement, traduites par de légères pressions haussières sur les taux d’intérêt (peut-être corrigent-ils encore l’excès d’enthousiasme passé ?) mais, logiquement, par une pentification des courbes et un petit creusement de l’écart 10 ans/2 ans. Elles se sont également accompagnées d’une dépréciation du dollar : la dépréciation de ce dernier reflète cependant bien plus que le seul rétrécissement anticipé du différentiel de taux d’intérêt. Les marchés actions se redressent, les primes de crédit corporate se resserrent mais le spread de la France contre Bund (2,78%) s’élargit et, à 75 pb, excède celui de l’Italie (70 pb) et de l’Espagne (47 pb).