Royaume-Uni – Scénario 2025-2026 : droits de douane et incertitude assombrissent les perspectives

Royaume-Uni – Scénario 2025-2026

 

  • Synthèse
  • L'environnement international
  • Focus - Impact des droits de douane
  • Développements conjoncturels récents
  • Ménages
  • Marché de l’emploi
  • Finances publiques
  • Politique monétaire
  • Risques
  • Le scénario en chiffres
  • Le scénario en images

En résumé

Nous anticipons une croissance du PIB de 0,3% en glissement trimestriel au premier trimestre 2025 après +0,1% au quatrième trimestre 2024. Mais les données récemment publiées du PIB mensuel pour le mois de février suggèrent des risques haussiers sur notre prévision. La croissance au premier trimestre pourrait être proche de 0,6% en variation trimestrielle.

L’activité devrait ralentir au deuxième trimestre. Nous tablons sur une croissance de l’ordre de 0,2% en variation trimestrielle en raison de l’incertitude accrue à l’échelle mondiale, du resserrement des conditions sur les marchés financiers à la suite de l’imposition des tarifs douaniers par la Maison Blanche, mais aussi de la hausse des cotisations sociales patronales par le gouvernement britannique et des prix régulés de l’énergie en avril.

La croissance annuelle du PIB est ainsi révisée à la baisse à 0,9% en 2025 et à 1,4% en 2026 (contre 1,1% et 1,6% attendus respectivement il y a trois mois), des prévisions entourées d’un degré élevé d’incertitude du fait de l’impact incertain des tarifs. Nous avons révisé à la hausse nos prévisions de taux de chômage à 4,7% au second semestre 2025 et en 2026, contre 4,4% au quatrième trimestre 2024.

Les tarifs douaniers américains sur les biens exportés par le Royaume-Uni pourraient soustraire de 0,1% à 0,6% du PIB britannique, voire plus en cas de représailles ou d’annonces de tarifs supplémentaires (notamment celles attendues sur les produits pharmaceutiques) ; dans le pire scénario imaginé par l’OBR, les tarifs peuvent soustraire jusqu’à 1% du PIB britannique en 2026. Un tel impact n’est pas intégré dans nos prévisions. Sur le marché du travail, les anticipations d’emploi se détérioraient déjà en raison de la hausse des coûts salariaux en avril (hausse des cotisations sociales patronales et du salaire minimum vital) et plusieurs dizaines de milliers d’emplois pourraient être perdues. 

Le gouvernement disposant d’une marge de manœuvre quasi-inexistante, tout soutien à l’économie devra se faire par un assouplissement plus agressif de la politique monétaire. Nous anticipations une baisse de taux de 25 points de base par trimestre de la part de la BoE cette année (en mai, août et novembre 2025) en scénario central, ce qui porterait le Bank rate à 3,75% en fin d’année (contre 4,5% aujourd’hui). La BoE pourrait toutefois accélérer son rythme de baisses des taux.

Royaume-Uni – Scénario 2025-2026

Les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Royaume-Uni après l’UE. Pour les biens, les États-Unis sont la première destination des exportations britanniques et la troisième source d’importations (après l’Allemagne et la Chine). Selon l’ONS, en 2023, le Royaume-Uni a importé 58 Mds £ de marchandises en provenance des États-Unis (10% de toutes les importations de biens, soit 2,1% du PIB) et a exporté pour 60 Mds £ de marchandises. La balance commerciale en biens avec les États-Unis est donc quasiment équilibrée.

Slavena NAZAROVA, Economiste - Royaume-Uni, États-Unis, Irlande