Zone euro – Scénario 2025-2026 : entre nouvelles fractures et nouvelles convergences

Zone euro – Scénario 2025-2026

 

  • synthèse
  • Le contexte international
  • Ménages
  • Entreprises
  • Hausse des droits de douane : notre scénario central
  • Focus – Libération day, le scénario risqué
  • Le scénario en chiffres

En résumé

Une faille transatlantique s’est ouverte. Elle avait été intégrée dans notre prévision de décembre dernier sous la forme d’une révision à la baisse de la croissance pour prendre en compte l’impact négatif de la hausse à 25% des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, ainsi qu’un alignement du droit de douane moyen des États-Unis sur celui de l’UE. Cela se traduisait par une révision à la baisse de la croissance de 0,2 point de pourcentage (pp) par l’effet direct de la baisse des exportations et de 0,1 pp supplémentaire du fait de l’incertitude croissante pesant sur les décisions d’investissement.

La hausse des droits de douane sur les véhicules à 25% a été intégrée dans ce scénario de mars 2025 ; cette hausse se traduirait par une baisse de 8% de la production automobile en Europe occidentale avec une ponction sur la croissance de la zone euro de -0,1 pp en 2025. Mais, l’Europe a aussi engagé plus de dépenses pour l’investissement en infrastructures et pour le militaire dont l’impact compense l’effet négatif des politiques américaines, portant la croissance de la zone à 1% en 2025 puis à 1,5% en 2026.

Les droits de douane introduits le 2 avril (Libération Day) ne figurent donc pas dans notre scénario central, mais leur impact a été chiffré dans un scénario de risque. Dans l’hypothèse d’absence de mesures de rétorsion symétriques de la part de l’UE, ce scénario introduit une baisse supplémentaire de 0,1 pp de la croissance du PIB en 2025, de 0,3 pp en 2026 et de 0,2 pp en 2027 pour la zone euro.

Zone euro – Scénario 2025-2026

Notre scénario continue de tabler sur la poursuite de la reprise modérée de la consommation des ménages. Si les créations d’emploi ont perdu en vigueur, elles restent positives et nous prévoyons une légère remontée du taux de chômage en 2025 et une modeste baisse en 2026, Les fondamentaux de l’investissement productif ne se sont pas radicalement améliorés. Cependant, sous l’effet des nouvelles mesures de dépense de l’Allemagne en infrastructures et en défense, ainsi que la hausse généralisée des dépenses de défense des pays européens, la croissance de l’investissement est révisée à la hausse. La croissance de la zone euro est attendue à 1% en 2025 puis à 1,5% en 2026. Le durcissement de la confrontation commerciale avec les États-Unis, non inclus dans notre scénario central, fait néanmoins peser un risque baissier sur notre scénario.

Paola MONPERRUS-VERONI, Manager zone euro