Royaume-Uni – Scénario 2025-2026 : le budget d'automne 2024 complique les perspectives économiques
- 06.02.2025
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- Synthèse
- L'environnement international
- Développements conjoncturels récents
- Ménages
- Marché du travail
- Finances publiques
- Politique monétaire
- Risques
- Le scénario en chiffres
- Le scénario en images
En résumé
L'économie britannique est en passe de ralentir fortement au S2-2024. Le PIB réel est resté stable au troisième trimestre, alors que nous anticipions une augmentation de 0,3% en variation trimestrielle, après +0,4% au T2. Les enquêtes auprès des entreprises se sont détériorées au cours du T4. En outre, les conditions financières se sont resserrées depuis le budget d’automne 2024 et de manière assez significative depuis le début de l'année 2025 : les rendements des gilts ont fortement augmenté (d’environ 60 points de base depuis octobre) et la livre sterling s'est dépréciée (d’environ 2% en termes effectifs). Cela entraîne les finances publiques dans une zone encore plus défavorable. Le gouvernement devra faire de nouvelles annonces difficiles lors de la publication des prochaines prévisions de l'OBR en mars.
En décembre, nous avons revu nos prévisions de croissance annuelle à la baisse, à 0,8% et 1,1% respectivement en 2024 et 2025 (contre 1% et 1,5% en octobre). Les risques semblent désormais orientés à la baisse par rapport à nos prévisions déjà prudentes. Le récent pic des anticipations d'inflation dû à des facteurs mondiaux, des dépenses publiques plus élevées que prévu dans le budget d’automne 2024 et l'augmentation des coûts d'emprunt ont accru les risques de stagflation pour l'économie britannique.
Le budget d'automne 2024 a entraîné une révision à la baisse de nos prévisions pour la consommation privée et l'investissement productif en raison des augmentations d’impôts et de taxes annoncées par le gouvernement travailliste et de la hausse des taux d'intérêt. Les coûts salariaux des entreprises augmenteront de manière significative en avril 2025 en raison de l’augmentation des cotisations sociales patronales ("National Insurance Contributions") et du salaire horaire minimum ("National Living Wage"). Cela représente un nouveau choc sur les coûts de production et aura des répercussions sur les marges des entreprises, les effectifs et les projets d'investissement.
La politique monétaire devrait être plus restrictive que prévu en octobre en raison des mesures de relance budgétaire. Nous avons relevé la prévision du taux directeur de 0,5 point de pourcentage pour 2025. Cela permettra de contenir tout excès de demande, en contrecarrant les effets positifs de l'assouplissement budgétaire sur la croissance.
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Les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Royaume-Uni, et la résilience de l'économie américaine a été un moteur pour la croissance britannique. Le ralentissement américain attendu cette année pèsera sur les exportations britanniques. En ce qui concerne les droits de douane, l'économie britannique est relativement moins exposée au risque d’une augmentation par rapport à d'autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie ou l'Irlande.
Slavena NAZAROVA, Economiste - Royaume-Uni, États-Unis, Irlande