France – Nouvel effritement de la confiance des ménages
- 14.01.2025
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D’après les résultats de la dernière enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages publiés par l’INSEE, l’indicateur de confiance des ménages a baissé d’un point en décembre 2024 pour atteindre 89. Il reste ainsi bien en dessous de la tendance longue de 100 (1987-2024), et s’inscrit dans un affaiblissement continu depuis le mois de septembre 2024, après avoir augmenté durant l’été.
Plusieurs facteurs expliquent ce léger recul. Tout d’abord, les craintes liées au chômage sont en nette hausse (le solde d’opinion1 associé gagne 10 points par rapport à novembre). Ces dernières atteignent leur pic depuis mai 2021, frappant de plein fouet l’indicateur synthétique de confiance des ménages. Par ailleurs, selon l’institut, la part des ménages tablant sur une accélération future des prix augmente : le solde d’opinion relatif gagne 5 points. On ne peut toutefois pas parler d’un resurgissement des craintes liées à l’inflation, car ce solde reste inférieur à sa moyenne de long terme. Enfin, un dernier facteur participe à la dégradation de la confiance des ménages en ce mois de décembre. Il s’agit de la perception du niveau de vie en France. En effet, le solde relatif au niveau de vie futur chute de 4 points, tandis que celui lié au niveau de vie passé en perd 3.
Au contraire, d’autres facteurs contrebalancent ces effets négatifs pesant sur la confiance des ménages, et peuvent expliquer que le recul ne soit que minime. D’un côté, l’opinion des ménages sur leur capacité à épargner, actuelle et future, s’améliore (les soldes associés augmentent de 1 point). Cette embellie pourrait participer à la baisse des appréhensions liées à la capacité à faire face aux aléas qui se multiplient ces dernières années (Covid-19, guerre en Ukraine, par exemple). De l’autre, la proportion de ménages estimant qu’il est judicieux d’épargner baisse, et le solde relatif perd 4 points. En outre, la part des ménages jugeant qu’il serait bienvenu d’effectuer prochainement des achats importants est stable. Ces deux dernières données laissent à penser que la consommation des ménages pourrait légèrement augmenter au cours des prochains mois. Quant à la perception de leur situation financière, le solde d’opinion des ménages se stabilise après avoir chuté de 5 points le mois précédent. Ainsi, l’ensemble des évolutions de ces soldes atténue de facto la détérioration de l’indicateur global de confiance, qui passe donc de 90 à 89 en décembre 2024.
Notre opinion – L’indicateur de confiance des ménages poursuit son recul depuis le mois de septembre 2024 (-6 points), avec des anticipations négatives qui pourraient peser sur l’augmentation de la consommation des ménages et, in fine, sur la croissance. Ce constat va de pair avec l’abaissement de notre prévision de croissance pour la France de 1% à 0,8% pour 2025. Néanmoins, le repli de l’indicateur de confiance des ménages en décembre reste minime (1 point), et celui-ci se situe au même niveau qu’un an auparavant (89). Or au quatrième trimestre 2023, le PIB avait crû de 0,4%, et la consommation des ménages de 0,3%.
Article publié le 10 janvier 2025 dans notre hebdomadaire Monde – L’actualité de la semaine
1Le solde d’opinion correspond à la différence entre le pourcentage de réponses positives et celui de réponses négatives.
L’indicateur de confiance des ménages poursuit son recul depuis le mois de septembre 2024 (-6 points), avec des anticipations négatives qui pourraient peser sur l’augmentation de la consommation des ménages et, in fine, sur la croissance. Ce constat va de pair avec l’abaissement de notre prévision de croissance pour la France de 1% à 0,8% pour 2025. Néanmoins, le repli de l’indicateur de confiance des ménages en décembre reste minime (1 point), et celui-ci se situe au même niveau qu’un an auparavant (89). Or au quatrième trimestre 2023, le PIB avait crû de 0,4%, et la consommation des ménages de 0,3%.
Simon SEINCE, Economiste (stagiaire) - France et zone euro