France – Scénario 2025-2026 : la croissance française dans le creux de la vague, sur fond d'incertitude mondiale exceptionnelle
- 25.04.2025
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- La croissance française dans le creux de la vague, sur fond d'incertitude mondiale exceptionnelle
- Introduction : le contexte international
- Le scénario en bref
- Nos hypothèses sur les droits de douane états-uniens
- Nos hypothèses sur les mesures publiques allemandes
- Le scénario en images
- Risques
- Le scénario en chiffres : la prévision en détail
En résumé
L'activité économique s'est légèrement repliée en France au T4 2024 (-0,1% t/t), après +0,4% au T3. Cette légère baisse s'explique par le contrecoup des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (JOP), qui avaient soutenu l'activité à hauteur de +0,2 point au T3. La croissance annuelle s'est donc établie à 1,1% en 2024, stable par rapport à 2023.
Au T1 2025, la croissance serait faible mais positive (+0,2% t/t), et l'activité accélèrerait progressivement au cours de l'année. La croissance s'établirait ainsi à 0,8% en moyenne en 2025. Cette baisse sensible par rapport à l'année précédente s'expliquerait par le faible acquis de croissance pour 2025 à la fin de l'année 2024 (+0,2%) et l'effet de l'incertitude qui pèserait sur l'activité au premier semestre. La croissance serait portée par la demande intérieure (hors stocks) en 2025, avec en particulier une légère accélération de la consommation des ménages. L'inflation diminuerait de nouveau, à 1,1% au sens de l'IPC, après s'être établie à 2% en moyenne annuelle en 2024. La croissance augmenterait nettement en 2026 à +1,4%, avec en particulier un effet de +0,3 pp des mesures publiques allemandes récemment votées qui stimuleraient les exportations et dans une moindre mesure l'investissement privé. L'inflation rebondirait légèrement, mais resterait faible, à 1,3% en 2026.
Notre scénario suppose une nette réduction du déficit public en 2025 (à 5,6%) et 2026 (à 5,1%), mais moindre que celle visée par le gouvernement.
Les risques sur l'activité sont principalement orientés à la baisse à court terme, avec en particulier une intégration seulement partielle de la hausse des droits de douane annoncée par D. Trump le 2 avril dans notre scénario.

Les risques semblent principalement orientés à la baisse sur l'activité à court terme. En particulier, notre scénario a été arrêté avant le 2 avril, et ne prend en compte qu'une partie de la hausse des droits de douane à l'encontre de l'Union européenne annoncée par Donald Trump à l'occasion du « Liberation Day ». La croissance en France pourrait ainsi être amputée de 0,1 point en 2025 et 0,2 point en 2026 dans le cas de droits de douane à 20% sur tous les biens (droits de douane prétendument « réciproques »).
Marianne PICARD, Economiste - France