1. Un peu d’appétit pour le risque, malgré tout
2. Zone euro : la production industrielle en hausse de 0,2% en septembre
3. France : légère hausse du taux de chômage au troisième trimestre, à 7,7%
4. Royaume-Uni : victime d’une cyber-attaque dans le secteur automobile, la croissance n’a été que de 0,1% au T3
5. Afrique sub-saharienne : derrière l’expiration de l’AGOA, les promesses déçues du libre-échange
6. Tendances à suivre
Un peu d’appétit pour le risque, malgré tout. Zone euro : la production industrielle en hausse de 0,2% en septembre. France : légère hausse du taux de chômage au troisième trimestre, à 7,7%. Royaume-Uni : victime d’une cyber-attaque dans le secteur automobile, la croissance n’a été que de 0,1% au T3. Afrique sub-saharienne : derrière l’expiration de l’AGOA, les promesses déçues du libre-échange.
Marchés – Un peu d’appétit pour le risque, malgré tout
Aux États-Unis, le "shutdown" qui aura duré 43 jours, soit la plus longue fermeture du gouvernement, a enfin pris fin. Les dommages économiques devraient être temporaires : le trou d’air imposé à la croissance du quatrième trimestre devrait, en effet, être suivi d’un rebond mécanique au cours du premier trimestre 2026. Dans une étude récente, le CBO (Congressional Budget Office, octobre 2025) a estimé la perte d’activité découlant de trois facteurs négatifs : une baisse des services offerts par les agents fédéraux, des dépenses fédérales en biens et services et de la demande globale suscitant à son tour un recul de la production du secteur privé. Selon le CBO, en cas de fermeture de six semaines, le taux de croissance trimestriel annualisé s’effrite de 1,5 point de pourcentage (pp) puis rebondit immédiatement (il gagne 2,2 pp). L'effet cumulatif (au bout d’un an) d’un "shutdown" de six semaines sur le PIB en volume n’est que légèrement négatif.
Toujours aux États-Unis, la Fed a publié son rapport sur la stabilité financière (rapport trimestriel de novembre). Elle y passe en revue les vulnérabilités susceptibles d’affecter le système financier américain, selon quatre rubriques : la valorisation des actifs, l'endettement des entreprises et des ménages, le niveau de levier dans le secteur financier et les risques de financement et de liquidité. Apprécié très globalement, le rapport adopte une tonalité assez rassurante et cite, notamment : la stabilisation, d’une part, des prix des transactions pour les propriétés commerciales et, d’autre part, des taux d'inoccupation et de la croissance des loyers dans le secteur des bureaux, une dette totale des entreprises et des ménages par rapport au PIB stable à son plus bas niveau en vingt ans, une amélioration de la liquidité sur les marchés des bons du Trésor et des actions, après les baisses d'avril, et un système bancaire solide. En revanche, deux risques majeurs sont tout particulièrement pointés : survalorisation des actifs risqués (actions) et levier des hedge funds. Le rapport note, en effet, qu’après la baisse du marché en avril, la demande pour un large éventail d'actifs à haut risque a rebondi et les prix de ces actifs sont historiquement élevés ; il insiste également sur l'effet de levier élevé des fonds spéculatifs qui a soutenu des positions importantes sur des marchés-clés. Un rapport en forme d’avertissement que personne ne semble encore disposé à véritablement entendre.
En Chine, différents indicateurs convergent pour signaler un fléchissement de la croissance domestique en octobre : un ralentissement qui ne semble, officiellement, pas perturber les autorités pour lesquelles l’objectif de croissance d'environ 5% pour 2025 ne semble pas hors d’atteinte. Et pourtant… La croissance des ventes au détail (2,9% en valeur sur un an) s’est légèrement infléchie en raison d’un recul assez net des ventes de biens (2,8%, après 3,3% en septembre). La croissance de la production industrielle s’est nettement repliée passant de 6,5% (en glissement annuel) en septembre à 4,9%. Alors que les services aux collectivités voient leur croissance se redresser pour atteindre 5,4%, (0,6% en septembre), le ralentissement affecte tout particulièrement le secteur manufacturier qui progresse de 4,9% (7,3% auparavant). Les chiffres les plus éloquents sont cependant ceux de l’investissement (Fixed Assets Investment) qui chute de près de 11% (en glissement annuel) : alors que l’investissement immobilier poursuit sa baisse (somme 10 mois 2025/somme 10 mois 2024, -14,7%) et que le secteur manufacturier dans son ensemble ralentit (2,7% après 4%), seuls les secteurs de haute technologie enregistrent encore une croissance soutenue.
Enfin, dans la zone euro, l’évolution de la production industrielle épouse celle des exportations qui ont elles-mêmes suivi le comportement américain d’importations par anticipation en vue des droits de douane : forte croissance au premier trimestre suivi d’un assagissement. La production industrielle retrouve ainsi en septembre le niveau auquel elle se situait avant le creux de 2024.
Sur les marchés, malgré la hausse du cours de l’or, la semaine a été marquée par un regain d’appétit pour les actifs plus risqués. Les taux d’intérêt "(presque) sans risques" ont poursuivi leur très léger mouvement de redressement : la divergence depuis le début de l’année entre les taux allemands et américains à dix ans reste claire, puisque le rendement allemand (2,70%) a globalement gagné 34 points de base (pb), alors que son homologue américain en a perdu 44 (à 4,13%). Les spreads des souverains de la zone euro se sont resserrés : le resserrement a tout particulièrement profité au spread français qui, tout comme le spread italien (autour de 75 pb contre Bund), excède de plus de 20 pb la prime espagnole. Du côté des actions, l’avance des émergents se poursuit avec des performances hebdomadaire et annuelle (depuis janvier 2025) de, respectivement, 2% et 31% : une résistance à noter en des temps pourtant troublés. La France se reprend (CAC40 en hausse de 2,6% sur la semaine), l’Europe la talonne (Euro Stoxx 50 +2,1%), les États-Unis sont largement distancés (S&P quasiment stable). Enfin, la fin du "shutdown" n’a pas soutenu le dollar : si l’euro (1,16 après être passé par un sommet à près de 1,19 mi-septembre) ne s’est que modestement renchéri contre le dollar au cours de la semaine, son appréciation depuis le début de l’année excède 12%.
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Les faits marquants de la semaine ‒ 17 novembre 2025
"Lundi, c'est l'hebdo de L'ÉCO" : chaque semaine les experts de la direction des Études Économiques du Crédit Agricole vous proposent un résumé en 4 minutes des derniers faits marquants de l'économie.